mercredi 30 mai 2018

Rencontre avec la Ministre des affaires européennes

Cette semaine j'ai eu l'occasion de participer à une rencontre avec Mme la Ministre des affaires européennes, chargée des relations avec l'UE et en particulier l'Allemagne au sein du Ministère des affaires étrangères. L'occasion pour moi de poser une question qui me tient à cœur, qui est rarement abordée frontalement lorsqu'on parle des défauts de l'Europe.


J'ai demandé à Mme Nathalie Loiseau, si la montée des populismes et le désamour vis-à-vis de l'Europe n'étaient pas le résultat des élargissements successifs trop rapides de l'Union qui a accepté pleinement des pays culturellement non prêts à une intégration. Finalement, nous avons élargi l'Europe pour mener un maximum d'affaires lucratives sans nous poser la question de réaliser une société humaine partageant le plus important culturellement. En effet, les français constatent souvent que ce qui plombe l'Europe c'est le fait que certains états, surtout des pays de l'Est, mais pas seulement eux, ne respectent pas les règles fixées. Je pense que de trop nombreux pays n'ont pas la culture de la rigueur morale avec les règles de droit. L'Europe a été portée par des politiciens bien trop naïfs ou cyniques.

J'ai donné l'exemple de la Turquie qui est encore actuellement candidate à l'UE, ce qui est totalement anormal. Ce pays ne sera pas culturellement prêt avant deux ou trois générations, s'il l'est un jour.
La Ministre nous a alors indiqué que la France était pour un gel de l'adhésion étant donné les dérives actuelles du régime d'Erdogan.
Le PDG du groupe O2 présent lors de la rencontre a acquiescé à mes remarques et fait part de son inquiétude à l'idée qu'il suffirait d'un changement de régime en Turquie au profit d'une démocratie pour que la procédure d'adhésion se poursuive à nouveau. Ceci est aberrant quand on sait que ce pays n'a géographiquement que 2% de son territoire en Europe, le reste est en Asie, et la culture est orientale.

Je ne sais pas si nos élites qui ont beaucoup fréquenté les enceintes diplomatiques, se rendent compte que l'euroscepticisme vient aussi du fait que les européens voudraient une Europe sociale, c'est à dire une organisation qui régit une société au sens culturel, et non au sens économique. Pour qu'il y ait une Europe sociale et solidaire, il faut une société humaine soudée, et pour cela il ne faut pas intégrer ce qui ne peut pas l'être.

La Ministre venue rencontrer les marcheurs sarthois au Mans lundi 28 mai