vendredi 3 juillet 2020

Sujet L1 Institutions administratives session 2


ANNEE D’ETUDES : Licence 1
MATIERE :     Institutions administratives
ENSEIGNANT : Sébastien Gouhier
SESSION :     2                                                                     SEMESTRE : 2
TYPE COPIES : dactylographiée
Durée de l’épreuve :              1 heure                                 

Sujet :  Après lecture attentive du texte en italique, répondez aux deux questions de réflexion posées en lien avec le texte

Publié le 14/02/2020 • Par Jean-Baptiste Forray • dans :Gazette des communes France

L’égalité avant tout. Selon un sondage IFOP sur les Français et la décentralisation réalisé en décembre, les citoyens rejettent massivement une France à la carte. Une enquête qui intervient au moment où le Gouvernement défend cette idée dans l’élaboration de son texte 3D, comme décentralisation, déconcentration et différenciation. D’après l’étude commandée par L’Aurore, club de pensée « progressiste et républicain » présidé par l’ex-ministre PS Jean Glavany, 69 % des personnes interrogées s’opposent, au nom de l’égalité, au pouvoir qui serait donné aux collectivités d’adapter la loi. Dans le même sillon, seules 32 % sont partisanes de leur laisser la possibilité de s’organiser « comme elles le souhaitent ». Mais, élément surprenant, les électeurs des partis les plus jacobins, Le Rassemblement National et la France Insoumise, se montrent, à 44 % et 33 %, parmi les plus favorables à une organisation des collectivités à la carte. Le politologue et juriste Benjamin Morel, cheville ouvrière du pôle institutions, ressources et territoires de L’Aurore, y voit d’abord la marque de la frange, minoritaire, mais toujours active, des électeurs de Marine Le Pen qui se revendique de « la vieille tradition légitimiste de type maurassien » : « Une conception selon laquelle le pays légal étouffe le pays réel et bafoue les cultures régionales qui doivent être préservées par la figure du roi. C’est l’héritage de Jean-Marie Le Pen. Quand sa fille voulait en 2017 supprimer les conseils régionaux, son père organisait des rassemblements autour de Jeanne d’Arc avec des drapeaux des régions. ». Pour ce qui est de La France Insoumise, explique Benjamin Morel, cela tient à « des électeurs et surtout des militants qui se détachent du logiciel de la première gauche pour adopter des thèses différentialistes de type nord-américaines en matière de laïcité, mais aussi d’identités régionales. »

La décentralisation, en conclut, Benjamin Morel, est perçue comme positive quand elle tend à régler les problèmes du quotidien. Pas quand elle se transforme en processus sans fin qui sape le principe d’égalité. Peut-on, comme l’évoque l’économiste Robin Rivaton, décentraliser le SMIC ou l’Éducation nationale ? Doit-on tendre vers des formes d’organisation sur-mesure pour certaines collectivités sur le modèle de la Grande-Bretagne ou de l’Espagne comme le proposent certains think-tanks comme le Breizh Lab proche de l’ancien patron de la région bretonne Jean-Yves Le Drian ? « Le sondage s’inscrit en faux avec ces deux visions », se réjouit Benjamin Morel.



1 – La France est-elle sur la voie d’institutions de plus en plus « à la carte » ? (10 pts)





2 – Le principe d’égalité, si cher aux français, est-il préservé malgré les transferts de « pouvoirs » aux autorités locales réalisés par les gouvernants (10 pts) ?