Il arrive parfois qu'un(e) étudiant(e) de première année me demande ce qu'il (elle) peut faire pendant l'été pour se donner de l'avance pour la rentrée. Alors voici ma contribution pour les redoublants et tous les autres admis à passer en seconde année.
Préparer l’après
première année en Droit
Par Sébastien
GOUHIER, Université du Mans (et Laval)
La première année en droit est une expérience qui ne laisse
pas indifférent. On y apprend par les réussites et aussi par les échecs.
Il existe beaucoup de témoignages et de conseils que vous
pouvez glaner çà et là, pouvant éclairer la compréhension des réussites ou des
échecs. Loin de moi la prétention de vous livrer des recettes ou astuces
originales.
En définitive, c’est la curiosité d’apprendre sur les aptitudes
à développer qui semble la clef. Sans elle, ce serait comme prendre le départ
d’un marathon sans avoir jamais entendu parler du fait qu’il fallait
s’entrainer des années pour y participer.
En apparence, le Droit paraît à la portée de beaucoup :
commenter des écrits, restituer des connaissances, voilà tout. Enorme erreur. C’est
comme se dire : « je peux courir le marathon puisque je sais
tenir sur mes jambes et mettre un pied devant l’autre ».
Ainsi, comme sur beaucoup de sujets dans la vie, il faut
aller soi-même se documenter, patiemment, auprès de plusieurs sources sérieuses
(voir liens ci-dessous).
Le premier message que je veux vous adresser pour cet été,
c’est : « après le marathon, il y a le triathlon », la deuxième
année (difficulté X 2 !).
Et donc, n’attendez pas septembre pour vous y remettre. Même
un redoublement peut être optimisé !
Voici un site très intéressant
I) On revient un peu sur la première année :
https://www.pamplemousse-magazine.co/post/comment-organiser-l1-droit
II) On s’informe en détails de ce qui nous attend en L2
https://www.pamplemousse-magazine.co/post/comment-reussir-l2-droit
Mon second message concerne plus particulièrement le droit
administratif, car en seconde année c’est la matière la plus ardue pour les
étudiants. La marche est haute dans cette discipline, parce qu’elle implique
beaucoup de connaissances du monde administratif et politique. Cette matière ne
repose pas sur un code, mais sur des jurisprudences. Il faut donc énormément
lire, et je ne parle pas seulement des cours.
Comme je l’avais indiqué en début de semestre4, 24 heures
d’institutions administratives ne suffisent pas pour optimiser ses
connaissances. Si tout le programme institutionnel n'a pas pu être traité en cours, allez le compléter par vos lectures.
III) On s’intéresse
aux fiches d’arrêts, car dès les premières heures de cours en L2, il faudra
commencer à en rédiger pour ne plus les quitter de l’année (fiches cartonnées
sur la table de nuit !)
Les arrêts les plus structurants
pour l’apprentissage du droit administratif sont présentés et commentés dans
des ouvrages conçus par des universitaires ou membres des juridictions (Conseil
d’Etat). Il n’est pas utile de se lancer tout de suite dans une telle lecture,
trop complexe si venant avant le cours. Mais il existe des lectures
« petit bain », et « moyen bain », avant de se jeter dans
le « grand bain ».
-Petit bain : une curiosité mais pourquoi pas ? La
BD expliquant les grandes affaires judiciaires structurantes en seconde année
https://livre.fnac.com/a10990109/Astrid-Boyer-Les-arrets-illustres
-Moyen bain : des petits ouvrages, résumant les jurisprudences
https://www.decitre.fr/livres/l-essentiel-de-la-jurisprudence-administrative-9782297014267.html
Il n’y a pas nécessité d’acheter
un livre dès cet été. De nombreux sites sérieux fournissent des résumés pour se
mettre en condition. ATTENTION aux sites étudiants, il faut les fuir !
Préférer les sites de profs, ou ceux des avocats, ou des cadres de haut niveau
de l’Administration, si vous êtes à l’aise le Conseil d’Etat lui-même.
https://www.conseil-etat.fr/decisions-de-justice/jurisprudence/les-grandes-decisions-depuis-1873
http://www.affaires-publiques.org/textof/jplist/ac-gp/index-chrono.htm
En revanche, je recommande
vivement de profiter de votre été pour lire intégralement, Les Grandes
décisions du Conseil Constitutionnel. Car vous avez des bases en droit
constitutionnel pour comprendre une partie des problèmes abordés dans cet
ouvrage. Si vous pouvez l’acquérir, c’est un investissement pour plusieurs
années, car utile aussi en droit privé, en droit fiscal, en pénal, en
libertés publiques, en droit public économique etc.
En tout cas, il faut bien se dire que pour digérer tout ça,
il faudra de la méthode. Justement en voici une :
IV Dernières remarques, le niveau
de français est primordial. Il n’y a pas de fatalité pour rattraper un
« retard de langage ». Mais il faut du travail, de lecture, de
lecture et encore de lecture. Vous devrez avoir l’usage d’un lexique ou
dictionnaire juridique… Et puis, un jour, vous serez tellement habitués à
manier les termes juridiques appropriés, que vous devrez apprendre à vulgariser
pour vous faire comprendre des non juristes … un aboutissement !
http://www.haute-loire.gouv.fr/IMG/pdf/simplification_langage_administratif_cosla.pdf
Et pour la plage ou la piscine, un monument que tout juriste
devrait lire, et dont le titre ne fera pas fuir autour de vous : L’Etat
Providence, par François Ewald, Grasset 1985. https://www.amazon.fr/LEtat-providence-Fran%C3%A7ois-Ewald/dp/2246307317
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